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Entrevue : France Beaudoin ou le courage d'avancer

La fébrilité était dans l'air ce mardi, chez Radio-Canada, alors que les résultats préliminaires des cotes d'écoute annonçaient un nouveau record pour En direct de l'univers. Les données le confirment, le rendez-vous du samedi soir continue de dépasser les attentes.

France Beaudoin avait la franche impression que les sommets atteints par l'émission pendant la pandémie seraient imbattables et pourtant, la 15e saison a porté ses fruits avec un nouvel apogée. « On ne pensait jamais pouvoir retoucher à ces chiffres-là. », nous disait la productrice, qui déjà remettait les mains à la pâte dans ses projets.

France Beaudoin est-elle du genre à s'arrêter pour savourer et profiter de ses petites victoires? Nous lui avons demandé.

« Peut-être pas assez, au sens où je pense que je reconnais beaucoup le travail des équipes qui sont là, mais... En fait, je ne le sais pas. Je pense que dans l'entrepreneur, il y a une fierté à avoir des équipes saines. Il y a vraiment une fierté quand tu sais le "jus de bras" et les risques qui sont en arrière de ça. Mais justement, je pense que derrière un entrepreneur, il y a le fait que tu n'as pas le choix de voir en avant tout le temps, puis tu ne t'assieds pas trop longtemps. »

Il faut dire que la boîte de production de France Beaudoin, Pamplemousse Média, ne s'assied pas non plus sur ses acquis. Ce mardi, nous apprenions qu'elle produira pour la toute première fois une série de fiction, un drame social qui sera porté par une comédienne bien aimée du grand public. Apprenez-en plus ici.

Il y a longtemps que la productrice flirte avec l'idée de se lancer dans cette branche de la télévision. L'impulsion avait fleuri, il y a une dizaine d'années, lorsqu'elle travaillait avec Marie-Hélène Laurin sur Pour emporter. « On n'était pas encore assez solides chez Pamplemousse. », disait France. La vie fait pourtant bien les choses. Après quelques années à s'outiller dans le domaine, Marie-Hélène est de retour dans l'équipe, maintenant comme productrice exécutive et responsable du département des fictions. « Là, c'est le temps. On a toujours comme ouvert une branche à la fois, mais avec les bonnes personnes. C'est-à-dire que moi, je n’irais pas à tout prix, puis je n’aurais pas fait de la fiction à tout prix. Il fallait le faire avec les bonnes personnes, sinon on ne le faisait pas. On ne l'aurait pas fait si on ne pensait pas qu'on était capables de rendre la commande aux auteurs ou autres. Puis encore là, on en fait une à la fois. On va voir où ça va aller. »

Nous ne vous apprendrons rien en disant que l'industrie de la télévision en est une périlleuse, spécialement à l'ère du numérique. Mais cela n'arrête pas l'animatrice à succès dans sa vision de croissance.

« Un moment donné, on a senti dans notre entreprise qu'il fallait grossir parce que trop petit, on était trop vulnérable. Comme entrepreneure, c'est des années où il y a de l'insécurité quand même. C'est des trucs qui sont fragilisés. De diversifier le tir, pour moi, il y a quelque chose d'important là-dedans. Puis d'aller chercher de la créativité. Un domaine amène à l'autre. Déjà, je le vois, la variété génère quelque chose dans la fiction. La fiction génère quelque chose dans le reste également. Ça amène d'autres sortes d'auteurs dans la boîte. L'un nourrit l'autre quand même, en bout de ligne. Puis ça donne un élan, c'est sûr. Je trouve qu'il y a quelque chose de sain à diversifier. »

Un moment donné, on a compris que la liberté n'était pas dans moins de shows. La liberté était dans un peu plus de shows. Pour justement se donner une stabilité et être moins à risque.

« Ça fait en sorte que tu es toujours en train de te demander "OK, là, ça va super bien, les shows sont renouvelés, mais what's next?" C'est thrillant. C'est super. Les équipes, je leur dis "célébrez, soyez fiers, fêtez". Moi, on dirait que ma fierté vient de les voir heureux, de voir que tout marche bien. »

Entre la production et l'animation, France se trouve privilégiée. « En direct de l'univers, les entrevues puis la production me comblent totalement. J'ai l'impression que j'ai toujours eu la chance d'avoir des offres. Ça, c'est privilégié. Tu sais, dans ce métier-là, il faut que tu sois désirée. Il faut que tu sois aimée. Tu sais, du monde qui n'a pas d'offre... C'est l'essence même... Tu ne peux pas faire ton métier! J'ai eu la chance d'avoir pu avoir des offres et que ce soit encore un choix, si je ne le fais pas. Ça, sur une confiance, ça vaut... »

Puis tu sais, quand tu choisis, plutôt que de subir, tu ne fais pas les affaires de la même façon, c'est sûr. Fait que j'ai comme une liberté. Je suis chanceuse!

De la chance? Peut-être, mais pas que. Du courage, certainement. Le courage de s'être fait et de se faire confiance, encore et encore. On aurait aussi tendance à dire que l'humilité, l'intégrité, la gentillesse et la générosité, ça paye! Nous avons déjà hâte de voir ce que nous réservent France Beaudoin et l'équipe de Pamplemousse avec cette première série de fiction, Veille sur moi, à découvrir dès l'automne prochain, sur l'Extra de Tou.tv.